A la base de notre réflexion, trois constats émanent de nos expériences en tant qu’institutrice et maman.
Tout d’abord, l’être humain fait partie intégrante de la nature. Mais l’enfant est aujourd’hui malheureusement trop déconnecté de cette nature dont il fait partie. A L’École à Ciel Ouvert, nous souhaitons réapprendre à chaque enfant que la nature est notre maison et qu’il faut donc en prendre soin afin de rester en bonne santé. A L’Ecole à Ciel Ouvert nous établissons en début d’année le cadre, par des moments de construction d’identité de classe, et de citoyenneté (responsabilisation des règles et respect de soi, de l’Autre et de la nature). Le travail dehors se fait de différentes manières ; voici quelques exemples parmi d’autres : en Français, retrouver un phonème selon les éléments de la nature, en Math travailler avec des cordes dans les bois pour les nombres décimaux, mais aussi méditer dehors, partir en balades, observer la nature pour réduire son stress, ou simplement construire des cabanes durant la récréation. Cultivons donc l’émerveillement grâce aux moments en extérieur, afin d’augmenter la motivation cognitive propice à la mise au travail.
Ensuite, nous constatons dans nos classes la peur de l’enfant face à l’erreur, et le manque de confiance. Cela provoque en lui un manque criant d’autonomie et une crainte face à la prise d’initiatives, redoutant les remarques de l’instituteur. Le projet de notre école vise à reconnecter l’enfant à son guide intérieur, en l’aidant à prendre confiance en lui, à acquérir de l’autonomie, et à le mettre sur la voie pédagogique de l’essai-erreur. Pour ce faire, l’élève doit comprendre que l’erreur est un tremplin nécessaire vers un travail organisé et rigoureux, permettant un réel apprentissage, et son épanouissement. C’est dans ce cadre que les instituteurs.rices de L’École à Ciel Ouvert sont réellement bienveillant.e.s et accompagnent l’enfant sur le chemin des connaissances.
Enfin, nous croyons aux avantages, des classes dites « flexibles », proposant aux élèves une diversité d’assises et promouvant autonomie et coopération. Nous croyons au concept de psychomotricité intégrée, promouvant l’apprentissage par le mouvement. Frédéric Plénard, dans sa recherche sur l’éducation par la nature, insiste sur l’expérience sensible qui permet à un ressenti corporel profond de se traduire en une activité cognitive.[1] Cette pédagogie de la perception, à laquelle nous adhérons, apprend donc à l’enfant à optimiser sa relation à lui, à l’autre et à l’espace naturel : il apprend à valoriser ses émotions et ses expériences.[2] C’est dans cet état d’esprit et dans un cadre bien établi en début d’année, que s’inscrivent nos moments de travail et d’observation dehors.
[1] Frédéric Plénard, L’enfant et la nature, Monaco, Editions du Rocher, 2020, p. 18.
[2] Frédéric Plénard, L’enfant et la nature, Monaco, Editions du Rocher, 2020, pp. 18-19.